Analyse Opinion Critique
Aujourd’hui
10.12
Opinion
Les Gilets Jaunes ou le discrédit de la démocratie représentative
par Philippe Marlière
Au-delà de multiples revendications politiques plus ou moins claires et cohérentes, les Gilets Jaunes expriment surtout une critique radicale du régime de représentation politique. Dans leur modus operandi, ils chamboulent deux siècles d’action politique ; ils en piétinent les règles et la bienséance.Critique
Gonçalo M. Tavares ou la recherche de l’inouï
par Gisela Bergonzoni
Avec Une jeune fille perdue dans le siècle à la recherche de son père, Gonçalo M. Tavares s'avère fidèle à lui-même. On retrouve dans le récit à la fois la tentation picaresque d'un des plus grands auteurs portugais actuel, en même temps qu'un goût prononcé pour l'absurde et ces personnages aux obstinations beckettiennes. Livre choral, Une jeune fille perdue... amuse d'abord, interroge ensuite, à la manière des ces événements comiques-tragiques dont le XXe siècle fut le théâtre, des événements auxquels il est constamment fait référence dans l'ouvrage.
dimanche
09.12
Fiction
La capitale
par Robert Menasse
Tout commence, dans le prologue de La Capitale, par un cochon semant la panique dans le centre de Bruxelles. Panique qui relie les personnages par un fil. Fil que l’écrivain autrichien Robert Menasse s’amuse à emmêler, dérouler, amplifier, dès le premier chapitre. Premier chapitre dans lequel retentit un coup de feu.
AOC continue sa série de Noël avec ces premières pages traduites par Olivier Mannoni, à paraître en janvier chez Verdier, d’un roman burlesque mais noir, exubérant mais savamment construit, incroyablement divers mais tenu par ce fil. Une satire des institutions européennes, mais aussi un hommage à l’Europe et à sa capitale.
samedi
08.12
Entretien
Mireille Delmas-Marty : « 70 ans après la Déclaration universelle des droits de l’homme, ce qui manque c’est le mode d’emploi »
par Raphaël Bourgois
Adoptée le 10 décembre 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme offrait la promesse d'un nouvel ordre international fondé sur les droits humains. À l'heure de célébrer son 70e anniversaire, le sentiment est plutôt à la déception. Face aux défis actuels du réchauffement climatique ou des migrations, la défense des droits humains ne semble plus au centre des préoccupations. Ce n'est pourtant pas une raison pour parler d'échec selon la grande juriste Mireille Delmas-Marty qui nous invite à regarder le chemin parcouru pour mieux relever les défis de demain.
vendredi
07.12
Analyse
Face au mépris social, la revanche des invisibles
par Serge Paugam
Publié il y a 25 ans, un ouvrage semble avoir été tout particulièrement annonciateur du malaise social qui s'exprime à la faveur du mouvement des gilets jaunes : La Misère du monde. Et, au-delà de ce livre collectif dirigé par Pierre Bourdieu, les travaux ultérieurs ne manquent pas, ni les concepts – « misère de position », «exclusion de l'intérieur », «intégration fragilisée »... – qui permettent de comprendre l'invisibilisation des personnes qui manifestent aujourd'hui.Opinion
La guerre contre le terrorisme ou le nouvel ordre in-humanitaire
par Francoise Bouchet-Saulnier
On célèbrera le 10 décembre le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Mais à l'heure de la guerre contre le terrorisme, le droit international semble peu à peu changer de logique pour criminaliser l'espace civil, au détriment des victimes de ces conflits et des humanitaires leur venant en aide. Au risque de revenir sur la règle la plus ancienne du droit humanitaire : l’obligation de soigner l’ennemi blessé et hors de combat.Critique
La poésie fait le mur – à propos d’Emmanuèle Jawad
par Fabrice Thumerel
Le courant textualiste en poésie serait désormais derrière nous, en témoigne l'œuvre d’Emmanuèle Jawad, aujourd'hui complétée par Carnets de murs. Renouant avec le message militant et engagé de la poésie moderne, le texte devient à « une écriture plastique de l’exil » pour sublimer le grand drame de notre siècle : les espoirs des populations déplacées douchés par des kilomètres de murailles.
jeudi
06.12
Analyse
En Syrie, le régime de la violence sans fin
par Ziad Majed
Pourquoi Bachar Al-Assad mène-t-il, depuis 2011, une guerre contre son propre peuple ? Par ce déchainement de violence, le dictateur s’érige en « maître » éternel de la Syrie et du Moyen-Orient. Il ne pille, ne déporte, n’emprisonne, ne torture, n’affame et ne viole pas tout le monde mais suffisamment pour que les rescapés portent l'empreinte de son pouvoir absolu.Opinion
L’ordre, le retour
par Bertrand Leclair
On aurait tort de ne pas analyser dans le mouvement des « gilets jaunes » ce qui ressemble à une fête : une dynamique d'euphorie collective dans laquelle les interdits sont bravés et la communauté nationale ressoudée. Si l'aspect carnavalesque du mouvement rappelle les festivités de mai 68, ces deux périodes divergent néanmoins par l'« air du temps » qu'elles épousent : le fond de cet air, rouge en 1968, s'est depuis considérablement bruni.Critique
Gérard Macé, colporteur de littérature
par Patrick Kéchichian
Par son Colportage, Gérard Macé construit une poétique des mirages, dessinant des contours incertains et revendiqués comme tels. Poète implicite et dispersé, sans manifeste ni théorie préalable, il pratique un art de la divagation.
mercredi
05.12
Analyse
De l’illisibilité du champ politique
par Gérard Mauger
S'il est une chose que vient, entre autres, souligner le mouvement des Gilets Jaunes, c'est que l'élection d'Emmanuel Macron n'a pas été perçue par tous comme le « bouleversement politique » qu'y ont vu les éditorialistes. La déconfiture essuyée par les Républicains et le Parti Socialiste aux élections présidentielles témoigne toutefois d'un moment de redéfinition des schèmes de lecture de l'espace politique. Le mot de « populisme », comme la dénonciation de l'UMPS ou l'ambition macronienne d'incarner « et la droite et la gauche » ont contribué à faire advenir un champ politique désormais illisible.Opinion
Orbán force notre université à l’exil
par Judit Bodnar, Dorit Geva, Jean-Louis Fabiani, Alexandra Kowalski et Daniel Monterescu
Fondée et financée par George Soros, la Central European University de Budapest jouait depuis 1991 un rôle majeur dans la formation d'étudiants avancés et, plus largement, dans la vie des idées. Devenue depuis des années la cible de Viktor Orbán, la petite mais prestigieuse institution vient d'annoncer son départ pour Vienne. Réaction de cinq enseignants.Critique
Le cœur converti ou la trop belle histoire de Stefan Hertmans
par Juliette Sibon
Avec Le cœur converti, Stefan Hertmans cultive avec talent l'art du croisement des récits, délaissant la linéarité au profit d'une architecture sophistiquée mais la pertinence historique lui fait parfois défaut. Construit comme une plongée littéraire et historique dans le XIe siècle, le roman multiplie les lieux communs et les anachronismes. Une belle histoire, à défaut d'être « vraie ».
mardi
04.12